Peinture de voyageuse, peinture en mouvement, je ne sais comment définir cette déclinaison de motifs obsédants où l’imminence d’une révélation crée une sorte de dramaturgie. Mais je suis sûre, il y a la nuit et le jour, le temps et l’espace.
L’œil se laisse prendre dans le déplacement perpétuel du trait et cette lumière qui sombre ou éblouit. Le paysage défile dans mon regard, son paysage intérieur, qui est aussi le monde, un désir
inassouvi de voyages, l’évasion au plus secret d’elle-même.
Je vois la peau, les aspérités, les transparences, les cicatrices et les béances. Je vois la vie. C’est à elle, c’est son regard. Je veux dire que son geste invente sa propre vision de l’univers
où notre solitude est magnifiée.
Michèle Lesbre