Le travail de Marthe Souris se positionne, de période en période, dans un long questionnement d’un même motif. Comme l’artiste de la Renaissance pouvait dessiner mille fois un même sujet, un même détail, l’artiste contemporain – et c’est le cas ici – explore indéfiniment une impression, une lumière, une matière, une « chose vue ».

L’idée d’abstraction, qui ne se définit que par déclaration d’indépendance de l’art par rapport à la représentation réaliste, peut aisément laisser place à celle de perception / révélation sensorielle.

Dans sa très grande rigueur, le travail de Marthe Souris a cette élégance de laisser l’œuvre ouverte au regard de son contemplateur. Elle propose une poursuite du voyage sans limitation de temps ni de durée, condition d’un intemporel attachement.

Yann Barrailler-Lafond